Thaïlande

LES THÉÂTRES D'OMBRES DE THAILANDE

Photo du Wat Arun, ou temple de l'aube, à Bangkok

Une représentation de ramakien

Présentation du théâtre d'ombres dit "Nang Yai"

La Thaïlande a deux formes de théâtres d’ombres, l’une qui est populaire, le Nang Talung ou « petit cuir », et l’autres qui est royale, le Nang Yai ou « grand cuir». C’est une situation qui est semblable à celle du Cambodge. Pourtant ces deux expressions nationales de l’art thai fleurissent principalement dans le sud du pays, qui est en majorité musulman et malais, et non pas bouddhiste et thai. D’ailleurs la région a été militairement conquise par la Thaïlande aux dépends de la Malaisie au début du 20ème siècle. Les populations concernées voient d’autant moins d’un bon œil la présence thai et bouddhiste qu’elle estime à juste raison n’avoir pas du tout bénéficié des investissements en tous genres du pays, pas plus que de la manne touristique. Actuellement tous le sud vit au rythme des attentats indépendantistes des malais et de la répression thai.

D’autres formes de théâtres d’ombres existent dans les autres régions de Thaïlande, mais ce sont des formes populaires, qui ne sont pas bien diffusées hors des villages où on les pratique, et qui sont beaucoup moins belles. Notons enfin que le Nang Yai, la forme royale, n’est pas seulement en usage dans le sud, les rois du pays l’ont adopté pour leur usage particulier, ce qui renforce sa qualité de spectacle de cour ; d’ailleurs la plus grande collection de marionnettes de Nang Yai appartient au roi.

Les principaux centres d'activité des théâtres d'ombres de Thailande sont les villes de Sonkla, Yala et Phattalong (qui a donné son nom au nang talung), toutes situées dans le sud malais. Le répertoire des deux formes comprend le Ramakien, version nationale du Ramayana indien (cf. le menu épopées), et les contes locaux. Les marionnettes du Nang Talung sont transparentes et colorées, alors que celles du Nang Yai sont toutes opaques et traitées avec un jus de fruit local qui lui donne une couleur marron.

Découpe d'un panneau de Nang Yai